Lorsque j’ai commencé dans le do it yourself, j’ai vite été frustrée par ce que je trouvais sur internet. En effet, il était souvent nécessaire d’avoir du matériel et des ingrédients que je n’avais pas toujours chez moi. Aussi, quand j’ai commencé à généraliser cette pratique à divers domaines de ma vie, je me suis rendu compte du temps que cela me demandait.
Peu à peu, j’ai réalisé que ce mode de vie exigeait finalement de repenser pas mal de choses du quotidien. Au-delà des petits gestes, c’est un véritable état d’esprit. Je vais te décrire ce qui pour moi constitue les 3 choses à avoir en tête lorsqu’on débute dans cette démarche.
1: Oser investir pour faire soi-même
Investir aujourd’hui pour économiser demain
Tout d’abord, les motivations pour se lancer dans le faire soi-même peuvent être diverses et variées. Mais l’une des plus importantes est la volonté de faire des économies. Cependant, ça ne veut pas dire qu’il faut s’échiner à dépenser le moins possible voir rien du tout. Car si à terme tu fais de très sérieuses économies, ce ne sera sans doute pas ton impression au début.
Pour que le DIY te permette vraiment de faire des économies, il te faudra investir. Bien entendu, si tu comptes réaliser deux ou trois tutos pour t’amuser et ne plus jamais t’y remettre, cela ne vaudra sans doute pas le coup.
Trouver le matériel de DIY qui TE correspond
Ensuite, il s’agit de trouver les quelques outils/machines qui colleront le plus à ta pratique. Le but est que l’investissement soit le plus rentable possible. Si par exemple tu es un adepte de la cuisine, ou bien couturier-ère ou fan de bricolage, tes outils fétiches ne seront pas les mêmes. Dans tous les cas, si tu souhaite t’y mettre pour longtemps, du bon matériel de qualité est fortement conseillé.
Si tu es mitigé-ée (oui les frileux-euses du porte-monnaie je vous vois et je vous comprends), tu peux toujours investir dans du matériel bas de gamme dans un premier temps et voir ce que ça donne dans la pratique. Selon ton rythme d’usage et le type de DIY que tu réalises, cela peut être suffisant. Quelle que soit ta position, je ne te dirai qu’une chose: fonce! Ce serait tellement dommage de passer à côté de tout ce que tu peux faire de tes 10 doigts.
2: Questionner ses réflexes d’achat
Pas facile de vivre dans une société capitaliste et d’avoir été habitué à répondre à ses besoins par la consommation. On est tous dans le même bateau!
Faire soi-même, l’autre voie possible
Toi aussi, est-ce qu’il t’est déjà arrivé d’acheter un truc inutile un jour de déprime pour « te faire plaisir » ? L’acte d’achat nous réconforte, c’est un geste qui vient apaiser notre peur du manque. Comme la nourriture, ce qu’on achète vient combler quelque chose, un vide, une envie, un besoin. On a tous, ou presque, été formatés par la société de consommation, à un moment ou à un autre. Pour être honnête, j’ai encore du chemin à parcourir, mais je progresse de jour en jour. Faire soi-même, ça a commencé à devenir quelque chose d’existentiel pour moi quand j’ai réalisé le pouvoir émancipateur que ça avait. Plus de bricolage, moins de dépenses!
Se poser les bonnes questions avant d’acheter
Débuter dans le DIY, ça veut dire s’interroger sur ce qu’on achète et déterminer ce qui est à sa portée. J’ai alors commencé à m’interroger face à chaque achat que je m’apprêtais à faire. Une foule de questions est venue alors mettre en relief chacune de mes dépenses :
- Cela relève-t-il d’un besoin ou d’une envie?
- Quelle satisfaction est-ce que j’aurais en achetant ceci? Est-ce que cela vaut le prix que je m’apprête à payer?
- Est-ce que je peux le faire moi-même?
- Sinon, pourquoi? Que me manquerait-il pour pouvoir le faire moi-même?
- Est-ce que c’est à ma portée?
- Ai-je envie d’apprendre/d’investir dans ce qui me manque pour y arriver?
- Est-ce que ça me sera utile pour d’autres choses?
Voici un petit guide à avoir sur soi si tu es tête en l’air comme moi! Capture d’écran conseillée !
Je te rassure tout de suite, je ne fais pas ça chaque fois que j’achète quelque chose! Bonjour la crise d’ulcère. J’essaie simplement de m’interroger quand cela me semble pertinent. Si je n’ai pas eu le temps de refaire mon dentifrice et que je suis à court, j’en ai un « d’urgence » qui vient du magasin bio et que j’ai bien dû acheter à un moment donné. Relaxe, on n’est pas venu ici pour souffrir, OK ?
3: Garder ce qui peut être réutilisé ou transformé
Prépare tes boites de stockage, le faire soi-même c’est aussi utiliser des ressources de fond de tiroir: un joli bouton, une boite de café, une cuillère en plastique, un morceau de tissus déchiré, etc. Tu ne sais pas ce qui pourra faire ton bonheur lors de ton prochain projet!
Réutiliser, réparer au lieu de jeter
En parallèle de la démarche de faire soi-même, j’ai entrepris celle du zéro déchet. Pour une raison éthique, mais aussi parce que l’une nourrit l’autre! En effet, le réemploi c’est l’une des clés de voute du DIY !
J’ai grandi à la campagne et j’ai eu tendance très tôt à imiter ma mère qui gardait tout parce que « ça peut servir ». C’est assez loin du minimalisme, surtout lorsque c’est couplé à un mode de consommation classique comme c’était le cas à l’époque. Mais c’est une vraie richesse lorsqu’on l’associe à une consommation raisonnée et au DIY.
Faire de la place pour créer
Sauf que, quand on vit dans un petit appartement en ville, c’est tout de suite plus compliqué. Car, pour garder des choses propices au réemploi, il faut les stocker quelque part. Et malheureusement, nous n’avons pas tous la chance d’avoir l’espace suffisant. Depuis plusieurs années, je me suis limité dans mon réemploi en grande partie à cause de ça. Ce n’est pas impossible, mais disons que ça demande de l’organisation, et une certaine rigueur pour éviter que le chaos ne s’installe. Soyons honnêtes, cette rigueur je ne l’ai pas. Ma créativité se nourrit du bazar et de l’abondance de choses inutiles. C’est un vrai drame pour ceux qui partagent mon lieu de vie. Une pensée pour eux.
Tu l’aura compris, l’indépendance et la liberté apportées par le faire soi-même a un prix. Mais une fois ces trois choses intégrées à ton quotidien, ce sera un jeu d’enfant et tu ne verra plus la pile de rouleaux de PQ comme avant. Le champ des possibles s’ouvrira à toi! Je pourrais aussi te parler de l’importance de la créativité et du rapport au temps qui sont également essentiels. Mais je pense que chacun d’eux pourra faire l’objet d’un article.
Alors, prêt à te lancer dans l’aventure du DIY ?
Tu peux commencer par de petites choses qui demandent peu d’ingrédients/matériel. Par exemple: Faire son concentré de gingembre ou Fabriquer son propre déodorant.