Consommer autrement, ça passe d’abord par le fait de s’interroger sur le pourquoi de nos achats. C’est le début de la bobine pour comprendre ce qui se passe en nous lorsqu’on consomme et ainsi trouver les clés pour changer tout ça! Prêt à te libérer du capitalisme? (oui, je m’emballe un peu) C’est parti!
Pourquoi consommons-nous ?
Avant de me lancer dans cette vaste question, j’interroge Google avec cette question: « Pourquoi achetons-nous ? ». Le premier résultat de recherche m’envoie sur un article de l’agence européenne pour l’environnement ou EEA qui interroge une spécialiste de la question: une prof d’école de commerce. Ok. Je descends d’un cran, je clique et là je tombe sur le site des témoins de Jéhovah. Euh WTF?? En lisant l’article en diagonale, j’y vois une critique de la société actuelle et de la perte de sens dans nos vies, qu’il faudrait revenir aux messages de Dieu, toussa. Bon. Ça annonce la couleur : c’est pas avec mon petit article de blog que je vais élucider la question hein je t’arrête tout de suite.
Je te propose donc de commencer par une petite tranche de l’interview de la prof d’école de commerce, ensuite je te donnerai une sauce de mon avis et puis j’essaierai d’emballer tout ça avec du pain d’outils pour essayer de se défaire un peu de nos instincts. Bon appétit!
Nos choix d’achats, au détail
La spécialiste du comportement des consommateurs s’appelle Lucia Reisch et elle intervient à l’école de commerce de Copenhague. Dans l’article, elle explique en gros que notre mode de consommation dépend de plein de paramètres internes et externes. D’abord, on consomme en fonction de ceux qui nous entourent: par mimétisme. Ensuite, nos décisions d’achats sont conditionnées par nos impulsions, nos émotions et nos habitudes: on consomme ce qui nous réconforte, ce qu’on connait. Vient ensuite le filtre de l’accessibilité: géographique et surtout financière. Ainsi, nos choix de consommations dépendent de nos moyens. Bon, je ne sais pas toi, mais de mon côté rien de nouveau. Je me doutais bien qu’une mère célibataire n’avait pas tout à fait la même consommation que Jeff Bezos. Si tu veux lire l’article en entier, je te le mets ici.
Notre choix de consommer
Dans la plupart des résultats que j’ai trouvés, il était question des choix de consommation opérés et pas du choix de consommer ou pas. Autrement dit, le fait de ne pas consommer aujourd’hui n’est absolument pas remis en question, ou très peu. Nos modes de vie semblent exclusivement dépendants de l’acte d’achat nécessaire pour répondre à nos besoins. En réalité d’autres modes de vie existent, et heureusement, mais ce sera l’objet d’un autre article. Ce qui m’intéresse ici c’est de questionner les nuances. Entre le tout et le rien, il y a quand même un monde. Alors certes, ne plus consommer du tout c’est compliqué, voire impossible. Mais on peut le faire différemment.
Le mimétisme, premier influenceur de nos achats
Et donc le début, comme on vient de le voir avec notre experte, c’est le mimétisme. Si tu ne connais personne autour de toi qui remet en question sa consommation et achète moins et/ou mieux, il y a peu de chance que tu le fasses toi-même. Pour ça internet est formidable, il ouvre le champ des possibles! Tu peux trouver tout un tas de comptes, sur les réseaux x ou y qui te donnent des pistes pour changer ta consommation. Le plus souvent, c’est une histoire de s’aligner avec ses valeurs: être plus respectueux de l’humain et/ou de l’environnement, privilégier le local, le bio, etc. Et comme l’humain est un animal social qui a tendance à se rapprocher des gens qui ont les mêmes valeurs que lui, de fil en aiguille, ça se fait quoi.
Les émotions et leurs pulsions d’achat
Un des autres cavaliers du capitalisme (est-ce que je fais un parallèle avec les chevaliers de l’apocalypse? mouhaha, oui en effet) c’est « l’achat plaisir ». Parce qu’on a grandi avec la consommation comme réponse principale à un problème, il en est de même pour nos émotions: je suis triste, je m’achète un truc, pour me remonter le moral. Bon, en général, il ne s’agit pas de se racheter une nouvelle brosse à dents en bambou recyclable, mais plutôt quelque chose qui vient toucher tes passions. Du coup, difficile de faire une généralité: chaussures, fringues, jeux vidéos, bouquins, bijoux, bouffe. Choisis ta team.
Bon, me concernant en réalité c’est beaucoup plus varié et mes passions sont changeantes donc je ne peux jamais savoir sur quoi ça va tomber. En revanche, j’ai remarqué que mes envies d’achats sont bien plus impérieuses lorsque je suis face à un sentiment de manque venu d’une origine quelconque. J’ai encore du boulot à ce niveau-là pour être honnête, mais j’y travaille!
L’habitude, ciment de nos réflexes de consommation
Pour finir, je rassemble ce qui relève du connu et de l’habituel. Parce que globalement, quand on a trouvé un produit qu’on aime bien et qui nous convient, on ne cherche pas plus loin. Je trouve aussi que c’est un levier intéressant parce qu’il est assez solide, profond et tenace. C’est super compliqué de changer ses habitudes de manière générale. Pour ce qui est de la consommation alors là.. Je te dis pas le chantier! Et pourtant, c’est celui qui m’a demandé le moins d’effort. Parce qu’il ne s’agit pas de se passer complètement de quelque chose, mais de le remplacer par une alternative plus proche de ses valeurs. Du coup, ça va. C’est pas si terrible.
Boîte à outils pour acheter autrement
Si je résume, la consommation c’est une affaire de mimétisme, d’émotions et d’habitudes. Je te propose donc d’affronter les trois mousquetaires en passant par trois étapes: Atos, Portos et.. Non, je déconne. Pour changer de mode de consommation, tes cavaliers à toi sont: motivation, filtres et copains.
Consommer autrement, pour quoi faire?
La première question à se poser, c’est celle du pourquoi ? Non, pas celui qu’on à vu au début de l’article, mais le tien, à toi. Celui qui dépend de tes valeurs et motivations. Est-ce que tu souhaites changer de consommation pour une meilleure santé, des raisons sociales, écologiques, financières? Tout ça en même temps? Pose toi 5 minutes pour bien cibler le truc. Celui qui compte le plus pour toi. Si si c’est important, n’ai pas la flemme. Aller aller, papier, stylo, hop hop hop.
C’est bon? Bien. Dans mon cas, la porte d’entrée c’était la précarité étudiante, ensuite ça a été mes problèmes de peau, et ensuite les raisons éthiques et environnementales. Finalement, elles sont toutes liées ces raisons parce que, globalement, plus tu fais des choses par toi même, plus ce que tu achètes, ce sont des produits bruts, de saisons donc plein de bonnes choses (vitamines, minéraux , et tout et tout), et pas ou peu transformés donc meilleurs pour ta santé. Oh le joli cercle vertueux que voilà !
Cependant, ce n’est pas une mince affaire de tout changer du jour au lendemain. C’est même archi chaud de l’artichaut. Je te conseille plutôt de te focaliser sur une seule chose, ce sera plus facile, et plus motivant aussi. Le reste suivra en temps voulu. T’inquiète. Si tous les chemins mènent à Rome, on n’a pas tous un 4×4 alors tranquille, Bill.
Les filtres à achat conscient
Maintenant que tu as trouvé ton « pourquoi » qui t’a bien remonté à bloc ta motivation, on va s’attaquer aux filtres. De la même façon que les grains de café sont priés de ne pas venir squatter ta tasse, les produits qui ne correspondront pas à ton choix de consommation resteront là où ils sont.
Concrètement, ça veut dire qu’il y a deux ou trois questions à se poser. Évidemment, selon ton « pourquoi » à toi, les filtres seront à appliquer à différents niveaux. Si c’est pour faire des économies (bonjour la crise de l’inflation!), faire soi-même sera toujours plus efficace, il s’agira alors de penser autrement sa consommation, et pas uniquement d’enclencher une réflexion pour chaque achat. J’en parle dans un article (avec un petite fiche sympatoche) sur les piliers du faire soi-même, n’hésite pas à aller voir si ça t’intéresse.
Pour les autres, quelle que soit votre raison, le faire soi-même est une bonne option aussi évidemment, c’est la raison d’être de ce blog. Mais, comme premier pas, si tu souhaites juste être plus écolo par exemple, c’est un peu hardcore. Comme je le disais dans le paragraphe précédent, on y va tranquillou, étape par étape. Il ne s’agirait pas de se claquer le muscle du changement. Ce serait dommage. Comme je suis sympa, je t’ai fait une petite infographie que tu peux télécharger pour l’avoir sur ton téléphone et le dégainer tel le bâton de Gandalf face au vilain Balrog de Morgoth booouuum!
Se faire des copains, c’est sympa et malin
Si je rembobine, cette histoire de mimétisme, je la trouve extrêmement forte. On sera plus disposé à essayer quelque chose si un de nos proches nous le conseille ou qu’on le voit à l’œuvre pour mieux consommer. Si tu es dans une démarche particulière de consommation, je t’invite à te rapprocher des gens qui sont susceptibles d’être intéressés ou d’être déjà inscrits là-dedans. En passant par des copains de copains, des groupes sur les réseaux sociaux ou des évènements locaux, comme tu préfères. Tout est bon pour s’entourer de personnes qui ont les mêmes valeurs que nous. Déjà parce qu’humainement c’est cool, et puis ça te donnera un coup de pouce dans ta démarche. En voyant d’autres façons de faire, des conseils, des astuces et tout et tout, tu te tourneras plus facilement vers une consommation qui te ressemble. Par mimétisme donc. On retourne les cavaliers de l’apocal…euh du capitalisme contre lui, c’est pas beau ça?
Pour résumer, consommer autrement, c’est un chantier de taille! J’espère t’avoir donné quelques clés pour commencer. Cette question, elle aborde des sujets complexes, le changement, la motivation, mais aussi des questions sociologiques. C’est souvent décourageant de s’y coller quand on n’y connait rien. Je pense faire d’autres articles sur cette thématique (si ça te soule d’avance, fais-le-moi savoir!) mais toujours avec du fun dedans promis! Va donc partager cet article autour de toi et surtout, soi libre et heureux!